30 % de risques en moins : la trottinette rassure enfin

Moins d'accidents, plus de confiance : la trottinette partagée s’installe durablement dans les villes européennes

La mobilité douce franchit un nouveau cap en Europe. Selon le tout dernier rapport publié en avril 2025 par Micro-Mobility for Europe (MMfE), la tendance est claire : le risque d'accident en trottinette électrique partagée diminue significativement, alors même que leur usage ne cesse d’augmenter. Un signal fort pour les villes, les opérateurs et surtout les usagers.

Basée sur plus de 312 millions de trajets en trottinette électrique partagée réalisés en 2024 à travers l’UE, la Norvège, la Suisse, Israël et le Royaume-Uni, cette étude confirme ce que les adeptes de la micromobilité pressentaient déjà : les trottinettes partagées sont de plus en plus sûres.

Moins d’accidents malgré plus de trajets

Le chiffre le plus marquant du rapport : le risque de blessure grave ou mortelle en trottinette partagée a chuté de près de 30 % par million de kilomètres parcourus depuis 2021. Une baisse de 7,9 % a été observée rien que sur la dernière année.

Et pourtant, la pratique est en plein essor : le nombre total de trajets a progressé de 4 % entre 2023 et 2024. Autrement dit, on roule plus, mais on se blesse moins.

Les données sont formelles : le risque d’accident est aujourd’hui 36 % plus faible en trottinette partagée qu’en vélo électrique partagé. C’est un renversement de perception important, à contre-courant de certaines idées reçues encore tenaces.

Pourquoi la sécurité progresse-t-elle ?

Cette amélioration n’est pas le fruit du hasard. Elle est portée par plusieurs facteurs conjoints.

D’abord, les opérateurs de trottinettes partagées membres de MMfE (Bird, Bolt, Lime, TIER-Dott, Voi) ont fortement investi dans la technologie embarquée : freinage optimisé, géolocalisation précise, détection des comportements à risque, et géofencing permettant une limitation de vitesse automatique dans certaines zones sensibles comme les zones piétonnes.

Ensuite, des campagnes de sensibilisation ont été menées en lien avec plusieurs municipalités. Ces actions ciblent notamment les comportements à risque : conduite en état d’ébriété, montée à deux sur un véhicule, ou encore non-port du casque.

Enfin, les améliorations d’infrastructure dans les centres urbains jouent un rôle clé. De plus en plus de villes déploient des pistes partagées, des zones de stationnement dédiées, et réduisent la place de la voiture. Résultat : les trottinettistes trouvent leur place dans l’espace public, de manière plus fluide et plus sécurisée.

Des avantages propres au modèle partagé

Contrairement aux véhicules personnels, les trottinettes partagées sont encadrées techniquement : leur vitesse maximale est limitée et non modifiable par l’utilisateur. Elles sont aussi entretien régulier et soumises à des contrôles de sécurité fréquents. Ce cadre permet d’offrir un niveau de fiabilité supérieur et contribue à réduire les risques.

La possibilité de réduire dynamiquement la vitesse dans certaines zones – via géofencing – est un atout considérable. Ce type de régulation permet d’adapter l’usage en fonction de l’environnement urbain, chose encore impossible sur la majorité des engins personnels.

Un signal fort pour les villes et les décideurs

Alors que la Commission européenne poursuit sa stratégie Vision Zéro, visant à éliminer les morts sur les routes d’ici 2050, ces résultats sont porteurs d’espoir. Le rapport rappelle que la grande majorité des décès sur la route implique des véhicules motorisés lourds. La micromobilité, en tant que mode de transport léger et décarboné, fait partie de la solution.

Le MMfE appelle les autorités à poursuivre la réduction des limitations de vitesse urbaines, un levier efficace pour protéger les usagers dits “vulnérables” – piétons, cyclistes, et bien sûr… trottinettistes.

En conclusion : la trottinette partagée, plus qu’une alternative

Avec une hausse continue de l’usage, une amélioration nette de la sécurité, et une empreinte carbone réduite, la trottinette partagée s’impose désormais comme un pilier de la mobilité urbaine durable. Le rapport de MMfE 2024 montre que lorsqu’elle est bien encadrée, intégrée dans une politique urbaine cohérente et soutenue par les bonnes infrastructures, la micromobilité devient un atout pour les villes.

Ce n’est plus un gadget, ni une tendance passagère. C’est un véritable outil de transformation des usages, et les données sont là pour le prouver.

source : mmfe

Partager l'article autour de vous