Transport for London (TfL) a confirmé un investissement de 87,6 millions de livres pour réaménager les rues de la capitale et accélérer l’essor des mobilités actives. Un virage majeur pour le vélo, la marche… et surtout la trottinette électrique, de plus en plus populaire dans les rues de Londres.
L’objectif est clair : renforcer l’usage des modes doux et transformer durablement l’espace urbain londonien. Ce programme triennal, signé avec les 32 boroughs de la ville ainsi que la City, marque une montée en puissance des politiques pro-mobilité douce au service d’une capitale plus sûre, plus fluide et plus respirable.
La trottinette électrique, qu’elle soit en libre-service ou personnelle, s’impose aujourd’hui comme l’un des moyens de transport les plus agiles dans une ville aussi dense et embouteillée que Londres. Elle est idéale pour les trajets courts, le “dernier kilomètre”, ou les connexions entre quartiers.
Avec le déploiement de 95 km de nouvelles pistes cyclables dans le cadre de ce plan, c’est toute l’infrastructure londonienne qui va devenir plus accueillante pour les usagers de trottinettes. Car si ces pistes sont pensées avant tout pour les vélos, elles profitent directement aux trottinettes, en leur offrant sécurité, visibilité et continuité dans les trajets.
En parallèle, l’annonce de 265 nouveaux passages piétons vient aussi sécuriser les interactions entre les différents modes, notamment dans les zones mixtes où piétons, cyclistes et trottinettistes se partagent l’espace.
Autre pilier du programme : les rues scolaires (“School Streets”), avec 222 nouvelles implantations prévues. Ces rues partiellement fermées aux voitures aux heures d’entrée et de sortie des classes favorisent un environnement sécurisé pour que les enfants viennent à pied, à vélo ou en trottinette.
Ce sont aussi des zones d’apprentissage, où les plus jeunes découvrent une mobilité urbaine responsable et autonome. Dans certains quartiers de Londres, on observe déjà une montée en puissance de la trottinette enfant comme mode de transport scolaire, soutenue par ces aménagements.
Le maire Sadiq Khan et TfL ne cachent pas leur ambition : faire de Londres une ville où aucun décès ni blessure grave ne résulte de la circulation, à l’horizon 2041. C’est le cœur du plan Vision Zéro, qui guide tous les investissements en matière d’aménagement et de sécurité.
Ce programme prévoit notamment 15 interventions majeures sur les carrefours les plus dangereux, mais aussi des zones 20 mph étendues, essentielles pour protéger les usagers vulnérables comme les piétons et trottinettistes. Ces mesures concrètes renforcent la sécurité perçue et réelle des déplacements en trottinette, encore trop souvent freinés par le sentiment d’insécurité en milieu urbain.
Avec 95 % des routes de Londres sous la gestion des boroughs, TfL a fait le choix stratégique de la coopération. Chaque collectivité locale est encouragée à proposer ses propres projets, en fonction de ses besoins spécifiques, avec une enveloppe globale en hausse de 9 % par rapport à l’année précédente.
Les opérateurs de trottinettes partagées, comme Dott, Tier ou Lime, devraient aussi tirer profit de cette dynamique. Le renforcement des infrastructures, associé à une régulation plus claire, ouvre la voie à une intégration plus durable et plus professionnelle des flottes électriques dans l’écosystème de transport londonien.
Londres s’affirme donc comme un modèle européen en matière de mobilités actives, où la trottinette électrique joue désormais un rôle de premier plan. Elle n’est plus un gadget ou un phénomène passager : elle s’intègre pleinement aux logiques de déplacement quotidiennes, avec un soutien institutionnel fort.
Alors que d’autres capitales cherchent encore leur voie entre régulation, interdiction et expérimentation, Londres trace la sienne, en misant sur l’investissement, l’infrastructure et l’inclusion. Une stratégie cohérente qui pourrait bien inspirer Paris, Bruxelles, ou Madrid dans les années à venir.
source : tfl-newsroom