Avec près de 3 000 utilisateurs de trottinette électrique sanctionnés en un seul mois, Barcelone marque un tournant dans l’encadrement de la micromobilité. Dans un contexte où les trottinettes se multiplient dans les grandes villes européennes, la capitale catalane a choisi d’imposer une réglementation plus stricte pour garantir la sécurité de tous, tout en conservant ce mode de déplacement pratique et écologique.
Depuis le 1er février, Barcelone applique de nouvelles règles pour l’usage des véhicules de mobilité personnelle, comme les trottinettes électriques. Ces règles imposent désormais le port du casque pour tous les utilisateurs, l’usage de feux avant et arrière, ainsi que l’interdiction formelle de rouler à deux sur un seul engin. Seuls les usagers de plus de 16 ans peuvent conduire une trottinette électrique, et ils doivent respecter les limitations de vitesse en vigueur : 25 km/h maximum sur les voies autorisées et 10 km/h en zone piétonne lorsqu’elle est autorisée. La circulation sur les routes limitées à 50 km/h est totalement interdite.
En février, les agents de la Guàrdia Urbana ont dressé 2 942 contraventions à l’encontre des utilisateurs de trottinettes électriques. Parmi elles, 2 419 concernaient le non-port du casque, soit la très grande majorité des infractions. D’autres usagers ont été sanctionnés pour avoir circulé sur les trottoirs, ce qui est désormais passible d’une amende de 500 €. Les amendes varient selon les infractions : rouler sans casque, sans feux ou à deux peut coûter 100 €, un mineur de moins de 16 ans sur une trottinette sera sanctionné de 200 €, et les comportements jugés les plus dangereux, comme rouler sur les axes non autorisés, peuvent atteindre les 500 € d’amende.
Ces mesures ne concernent pas uniquement les trottinettes électriques. Les cyclistes ont également été visés, avec 1 126 verbalisations en février, dont certaines pour circulation sur le trottoir. Du côté des automobilistes, 372 sanctions ont été enregistrées pour stationnement sur les trottoirs. Le nouveau règlement s’applique donc de manière transversale à tous les modes de déplacement, avec l’objectif clair d’harmoniser l’usage de l’espace public.
Contrairement à Paris ou Melbourne, qui ont récemment banni les trottinettes en libre-service, Barcelone choisit une voie intermédiaire : réglementer sans interdire. La ville reconnaît l’utilité des trottinettes dans les trajets du quotidien, notamment pour les travailleurs, les étudiants ou les touristes. En structurant l’usage grâce à un cadre juridique clair et des contrôles ciblés, la municipalité entend apaiser la cohabitation entre les différents usagers de la voirie tout en continuant à favoriser la mobilité douce. Une approche qui pourrait bien inspirer d’autres métropoles.
source : catalannews