May 18, 2025
Barcelone franchit une nouvelle étape dans son engagement en faveur d'une mobilité durable avec le lancement de 4 000 vélos électriques en libre-service. Ce projet vise à compléter le service public de vélos Bicing et à offrir une alternative flexible aux habitants et aux visiteurs de la ville. Cependant, cette initiative ne se fait pas sans défis, notamment en matière de gestion et d'intégration des différents opérateurs.
Depuis mai 2020, sept entreprises avaient obtenu des licences pour exploiter des vélos électriques en libre-service à Barcelone. Pourtant, après seulement quatre ans, trois d’entre elles ont abandonné l’exploitation et la moitié des vélos disponibles ont disparu du paysage urbain. Face à cette situation, la municipalité a décidé de renouveler les concessions, attribuant de nouveau près de 4 000 licences à sept opérateurs différents.
Cependant, cette seconde tentative connaît déjà des retards. Les opérateurs avaient un mois pour déployer leur flotte, mais plusieurs d’entre eux, dont Lime et Voi, n’ont toujours pas mis leurs vélos en service. Selon la municipalité, ce retard serait dû à des problèmes techniques liés à la connexion avec la plateforme Smou, qui doit permettre la géolocalisation de l’ensemble des vélos disponibles.
Tous les vélos de libre-service seront intégrés à Smou, l'application de mobilité urbaine de Barcelone. Grâce à cette plateforme, les utilisateurs pourront localiser les vélos disponibles à proximité et basculer directement vers l'application de l’opérateur choisi pour réserver un vélo. Cette centralisation vise à simplifier l’expérience utilisateur et à améliorer la gestion des différentes flottes en circulation.
Parmi les opérateurs déjà actifs figurent Ride, Bolt, Bird, Cooltra et Donkey Republic, tandis que Lime et Voi doivent encore finaliser leur intégration. Une huitième entreprise, Hello Bike, pourrait bientôt rejoindre le programme après avoir soumis sa candidature en décembre dernier.
Contrairement au service Bicing, réservé aux résidents et nécessitant une inscription avec une pièce d’identité espagnole, les vélos en libre-service sont principalement destinés aux touristes et aux visiteurs internationaux. Ce modèle a déjà fait ses preuves dans d’autres métropoles européennes comme Paris, Madrid ou Lisbonne, où des entreprises comme Cooltra et Bolt exploitent également des flottes de vélos et de scooters électriques.
L’objectif est de proposer une solution de transport accessible, flexible et durable aux voyageurs, tout en offrant une alternative complémentaire aux transports publics pour les habitants. Cependant, la question de la régulation de ces flottes reste en suspens, notamment en ce qui concerne le stationnement et la cohabitation avec les autres usagers de l’espace public.
Le nouveau contrat des vélos électriques en libre-service est signé pour une durée de deux ans, renouvelable deux fois. La municipalité évaluera chaque année l’impact du programme sur l’espace public et ajustera, si nécessaire, le nombre de licences attribuées aux opérateurs.
Ce renouvellement coïncidera en 2029 avec la fin du contrat de Bicing, soulevant la question de l’intégration des services publics et privés dans un même réseau. À terme, Barcelone pourrait s’inspirer du modèle de la moto partagée, qui a récemment été étendu à l’ensemble de la métropole, pour créer un système plus cohérent et optimisé.
Avec près de 4 000 vélos en libre-service, Barcelone espère encourager une mobilité plus verte et plus fluide. Reste à voir si cette seconde tentative sera plus pérenne que la première et si la ville saura trouver un équilibre entre l’offre publique et privée pour répondre aux besoins croissants en solutions de transport durable.
source : elperiodico.com