Belgique : accidents en hausse, mais l’avenir de la mobilité douce reste prometteur

Belgique : accidents en hausse, mais la prévention peut réconcilier tous les usagers de la route

Les vélos et les trottinettes électriques n’ont jamais occupé une place aussi centrale dans nos déplacements quotidiens. En Belgique, leur usage s’accélère, porté par un désir de mobilité plus durable, mais cette transformation s’accompagne aussi d’un revers préoccupant : la hausse des accidents.

Selon les données publiées par l’Institut Vias de Sécurité Routière, les accidents impliquant une trottinette électrique ont bondi de 62 % au premier trimestre 2025. En seulement trois mois, 470 accidents ont été recensés, contre 291 sur la même période en 2024. Concrètement, cela signifie cinq accidents chaque jour.

Une tendance nationale qui appelle à réagir

La hausse est générale, mais elle n’affecte pas toutes les régions de la même manière. La Wallonie enregistre une augmentation record de 95 %, suivie de près par la Flandre (+62 %), tandis que Bruxelles connaît une progression de 44 %. Ces chiffres, déjà alarmants, sont probablement sous-estimés, car de nombreux accidents, notamment ceux impliquant des chutes seules, ne sont jamais signalés.

Et il ne s’agit pas seulement des trottinettes. Les vélos électriques connaissent eux aussi une croissance des accidents, leur vitesse et leur puissance accentuant les risques sur des routes qui n’ont pas encore évolué pour accueillir ces nouveaux usages.

Pourquoi les accidents augmentent-ils ?

Plusieurs causes se superposent. Une partie des usagers ignore encore les règles de base encadrant l’usage des trottinettes électriques. Une enquête Vias a révélé que 44 % des Belges ne savent pas que l’âge minimum pour en conduire est de 16 ans, et que 35 % ignorent qu’il est interdit de transporter un passager. L’absence fréquente de casque reste également un problème, alors que 60 % des blessés graves en trottinette souffrent de traumatismes crâniens.

Mais la responsabilité ne repose pas uniquement sur les comportements. L’infrastructure joue un rôle décisif. Des études internationales ont montré que la présence de pistes cyclables favorise une conduite stable et plus sûre, tandis que les routes partagées ou les trottoirs entraînent un stress accru et un risque d’accident plus élevé.

Vers une cohabitation harmonieuse des usagers

Face à cette réalité, la tentation pourrait être de pointer du doigt les nouveaux moyens de transport. Mais l’enjeu est ailleurs : il s’agit d’apprendre à partager l’espace urbain. Les automobilistes, les piétons, les cyclistes et les usagers de trottinettes doivent pouvoir cohabiter en harmonie. Cela passe par de la prévention, de la sensibilisation et des infrastructures adaptées.

L’institut Vias propose déjà des mesures concrètes : interdire les modèles dépassant 25 km/h, renforcer les standards techniques, imposer le port du casque ou encore rendre obligatoires les gilets fluorescents de nuit. Ces pistes sont nécessaires, mais elles doivent s’accompagner d’une pédagogie collective.

Rester optimistes : la mobilité douce a de l’avenir

Plutôt que de céder au pessimisme, il faut voir dans ces chiffres un signal d’alarme, mais aussi une opportunité. Les vélos et les trottinettes électriques participent à une transformation majeure de nos villes. Ils réduisent la pollution, fluidifient les déplacements et incarnent une mobilité plus durable.

L’essentiel, désormais, est de permettre à cette révolution de se faire en toute sécurité. Cela demande des pistes cyclables mieux pensées, une sensibilisation accrue et une responsabilisation de chaque usager. L’harmonie sur les routes belges est possible, à condition que la prévention et le respect mutuel deviennent la règle.

La Belgique a l’opportunité de montrer qu’une ville peut être à la fois innovante, durable et sûre. L’avenir de la mobilité douce n’est pas à craindre : il est à construire.

source : micromobility

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