L’opérateur de micromobilité Aldin Cycles vient d’inaugurer le tout premier service de vélos partagés au Ghana. Une avancée majeure pour le continent africain.
Depuis le campus de l’Université du Ghana, à Accra, Aldin Cycles a officiellement lancé sa phase de test avec 50 vélos mécaniques déployés sur les 100 prévus initialement. Ce projet, pionnier dans la région, vise à observer les comportements des usagers et à évaluer la demande avant un éventuel déploiement à plus grande échelle.
Fondée en 2023 par Rene Atiso et Husamal Din Kofi Ahmed, Aldin Cycles s’est concentrée dès ses débuts sur la fabrication des vélos et l’obtention de l’autorisation officielle pour opérer sur le campus universitaire. Un choix stratégique : les universités représentent une population jeune, connectée, et potentiellement réceptive aux solutions de mobilité douce.
Mais le chemin a été semé d’embûches, comme l’explique Rene Atiso :
« La plupart des habitants ne comprennent pas encore le principe du vélo partagé. Il existe beaucoup de scepticisme sur sa faisabilité, ainsi que des obstacles réglementaires. Plusieurs tentatives précédentes ont échoué, mais notre persévérance a payé. »
Le service est proposé à un tarif très abordable : 6 cedis ghanéens (0,44 €) pour 30 minutes et 12 cedis (0,87 €) pour une heure. En proposant uniquement des vélos mécaniques dans un premier temps, Aldin Cycles mise sur une double logique : améliorer la santé publique par l’activité physique et tester un modèle simple, peu coûteux et adapté aux réalités locales.
À terme, l’entreprise prévoit de diversifier son offre avec d’autres types de véhicules partagés, sans abandonner sa mission première : rendre la mobilité plus accessible.
Le cabinet Shared Micromobility, dirigé par Alexandre Gauquelin, a joué un rôle déterminant dans le lancement du service. L’expert a accompagné Aldin dans le choix du matériel, du logiciel embarqué (IoT), et dans la définition du modèle opérationnel.
Selon lui,
« Ce lancement montre que la micromobilité partagée est une réponse pertinente aux besoins de mobilité dans des pays à revenu intermédiaire, souvent paralysés par la congestion automobile. »
Il souligne également un point crucial : le modèle de partage permet de contourner le frein de l’investissement initial, souvent inaccessible pour les usagers dans ces régions.
Aldin Cycles ne nie pas les difficultés, notamment le manque d’infrastructures cyclables ou la précision limitée des GPS en Afrique de l’Ouest. Mais l’entreprise est convaincue qu’un marché inexploité existe, et qu’il ne demande qu’à être accompagné et structuré.
« Nous voulons devenir les pionniers d’une révolution de la mobilité au Ghana et dans la région. Notre objectif est clair : proposer une alternative durable qui réduit l’empreinte carbone et améliore la qualité de vie. »
Prochaine étape pour Aldin : le salon Micromobility Europe, à Bruxelles, où l’entreprise présentera son projet au reste du monde.
source : zagdaily