Lime vient d'étendre son service de trottinettes électriques partagées à l’ensemble du centre-ville de Vancouver. Cette expansion ne se limite pas à une simple augmentation du nombre de véhicules disponibles. Elle marque une transformation notable dans la manière dont la micromobilité s'intègre dans l'espace urbain grâce à un système de stationnement verrouillé unique au monde, conçu pour éviter l’encombrement des trottoirs et améliorer la sécurité.
Depuis son lancement en septembre 2024 dans les quartiers de Hastings-Sunrise et Grandview-Woodland, Lime a su s'imposer comme un acteur incontournable de la mobilité partagée. Avec plus de 10 000 usagers uniques et plus de 75 000 trajets enregistrés en moins d’un an, l’entreprise déploie aujourd’hui 525 trottinettes électriques réparties sur 98 stations dans toute la ville, dont 28 nouvelles dans le centre-ville. Un bond significatif comparé aux 100 trottinettes et 29 stations initiales.
Mais c’est surtout le système de stationnement à verrouillage obligatoire qui distingue Vancouver des autres marchés mondiaux de Lime.
Contrairement aux autres villes où Lime opère via un modèle free-floating — dans lequel les utilisateurs peuvent laisser leur trottinette n’importe où dans une zone autorisée —, Vancouver impose à chaque utilisateur de verrouiller la trottinette dans une station dédiée. Ce système s’inscrit dans une volonté de préserver l’espace public, de garantir la sécurité des piétons, et d’offrir une expérience plus ordonnée aux usagers.
Les stations sont principalement situées sur des places de stationnement en bordure de rue, rendant le service visible, accessible et structuré. Lime s’est engagée à payer des redevances pour l’utilisation de ces emplacements, y compris une compensation pour la perte de recettes liées au stationnement automobile.
Ce modèle s’inscrit pleinement dans les exigences du cahier des charges établi par la Ville de Vancouver, qui souhaite encadrer strictement la micromobilité pour éviter les débordements observés dans d'autres métropoles.
Ce nouveau système verrouillé s’accompagne de plusieurs fonctionnalités de sécurité : détection automatique des zones interdites, réduction de la vitesse dans certaines zones (slow zones), et mode d’apprentissage pour les débutants. Chaque trottinette est également équipée d’un casque réutilisable, dont l’utilisation est vérifiée via une photo dans l’application.
En respectant la limite de vitesse fixée à 25 km/h et en interdisant la circulation sur les trottoirs, Vancouver établit un cadre clair pour l’utilisation responsable des trottinettes électriques. Ce modèle rigoureux offre une alternative sûre et durable à la voiture pour les trajets courts en centre-ville.
Selon Sonia Kandola, directrice des relations gouvernementales chez Lime, l’objectif est clair : "connecter les habitants et visiteurs avec la ville de manière plus pratique, tout en promouvant la sécurité et le respect de l’espace public."
Avec un contrat initial de cinq ans renouvelable jusqu’à vingt ans, Lime s’inscrit dans la durée à Vancouver. Son expansion progressive, quartier par quartier, montre une volonté d’adaptation au tissu urbain local, et une collaboration étroite avec les autorités.
Et si le modèle canadien préfigurait l’avenir de la micromobilité urbaine ? À Paris, où les trottinettes en libre-service ont été interdites en 2023, cette approche encadrée, structurée autour de stations fixes, pourrait-elle rouvrir le débat ? Le système de Lime à Vancouver esquisse peut-être les contours d’un retour possible… plus maîtrisé et accepté par les citadins.
source : dailyhive